Tandis qu'elle tentait de réconforter Seika, Vilya se prit à rêver qu'elle avait une petite soeur. Elle avait été élevée parmi des garçons, et n'avait plus de famille naturelle du côté elfique, mais oui, cela lui aurait vraiment plu. Elle regretta aussi de s'être mise à l'écart des autres mages car voilà qu'elle se trouvait finalement beaucoup de points communs avec l'un d'eux.
La mage de l'air fut heureuse de voir que la jeune croisée reprenait des couleurs, et surtout souriait ! Peut-être ne voulait elle en fait que faire bonne figure, mais au moins cela chasserait la déprime. Pourtant, une seconde à peine après ce revirement, le vague à l'âme de Seika refit surface. Vilya la regarda attristée alors qu'elle se perdait dans la contemplation du sol.
Quand la mage de feu émit des doutes sur ses compétences, Vilya douta d'être la bonne personne pour les lui enlever. Elle aussi ne se sentait pas à sa place et ne voyait pas pourquoi Findin lui avait fait confiance. Voilà, elles étaient toutes d'eux sur ce piedestale, et en fait, peut importe si elles en étaient dignes, il fallait juste faire ce qu'on attendait d'elles, pour la paix... C'est ce qu'elle comptait répondre à Seika quand celle-ci se rattrapa.
Le mot ami parut vraiment lointain à l'elfe de Lune, et, pendant un instant, elle sembla distante, les yeux dans le vide, comme affectée. La culpabilité. C'était cela qui la rongeait. Parce qu'elle avait abandonné tout ceux qui comptaient pour elle, elle s'était refusée à s'attacher à nouveau. Et voilà que ce petit bout de femme lui offrait son amitié... Elle ne put que ressentir du plaisir, et un peu de fierté il faut dire...
"Tu n'as pas besoin de me le demander Seika. Pour moi c'est sûr que nous le serons très vite..." Elle sourit puis ajouta avec taquinerie "...sauvageonne".
Le surnom n'avait rien d'une critique, mais Vilya trouvait qu'il lui allait comme un gant, après tout Seika avait du sang d'animal. C'est d'ailleurs ce qui faisait toute sa singularité et surtout ce qui la rendait si attachante !