Espérance!

Le ciel gris était couvert par d’épais nuages lourds de pluie et d’éclairs en cette soirée au Temple Kouhai. Assis sur un amas de pierres, résultat de l’effondrement de l’un des murs du bâtiment, Haku contemplait l’horizon. Une longue cape marine le couvrait de la tête aux pieds et deux petites bosses sur sa tête le rendait reconnaissable. Un vieux pantalon gris, une camisole blanche tachée de sang, de vieux souliers usés; Comme toujours, Haku était pauvrement vêtu. Il trouvait, la plupart du temps, son linge dans les poubelles. De toute façon, à qui voudrait-il plaire?

Quelques heures plus tôt, le Maître l’avait laissé là, au beau milieu des décombres du précieux Temple de Soul. Haku avait attendu, caché derrière une colonne de pierre qui a survécut au temps. Un homme tout de noir vêtu avait débarqué au bout d’une heure et Haku l’avait attaqué. C’était son homme. Il avait infiltré Revolta, l’organisation rebelle du Maître, et avait ensuite informé le clan de la dictature des activités des rebelles. Haku l’avait attendu pour le faire payer pour sa trahison.

Maintenant, il avait du sang et des retailles de peau sous les griffes. D’ailleurs, le jeune homme tentait de nettoyer ses petits poignards naturels à l’aide de ses dents. Il recrachait la matière aussitôt retirée. Un cadavre gisait un peu plus loin, à quelques mètres de l’amas de pierres. L’estomac de la victime était percé ainsi que sa gorge. Haku lui avait transpercé l’estomac, mais l’homme était robuste et n’avait pas aussitôt succombé, le tueur a donc dut enfoncer ses griffes dans la gorge de l’informateur. Celui-ci était mort au bout de son sang.

Haku attendait que le Maître revienne le chercher. Parfois, il attendait pendant plusieurs heures, seul, obligé à rester sur la scène de la punition ou du crime, comme aujourd’hui. En plus, la température s’annonçait plutôt mauvaise pour les prochaines heures, voir les prochaines minutes. Haku soupira et replia ses jambes. Il appuya son menton sur ses genoux et observa le paysage. Le triste paysage…

*Qu’y a t-il au-delà de Soul?*

Il n’avait jamais vu, mais espérait pouvoir voir les cités voisines un jour. Celles où la politique que Revolta proclame est. Celles ou le peuple est au pouvoir… C’est un regard jeune et empli d’espoir qui se posait sur Soul en cette morne soirée sur la terre morte.

[réservé]

Amara n'aimait pas trop quand le maître lui confiait des missions de chien de poche, mais quand il était question de Sen son frère, alors son avis en était tou autrement. Le maître, apr`s avoir abandonnée le jeune graçon au temple pour qu'il tue l'homme qui l'avait trahi lui avait dit qu'il reviendrait le chercher...

* Le maître n'accorde tellement pas d'importance à Haku... c'Est dommage, il gagne tellement à être découvert, il a un potentiel énorme. Il pourrait lui être bien plus utile que de juste faire les sales boulots, de se tacher les mains de sang... Il n'est peut-être pas aussi furtif que moi mais il a l'esprit rapide et aiguisé, il se défend bien surtout...Mais ça il le sait déjà...*

L'image de son frère accroché au ventre du maître lui apparut, une scène d'horeur qu'elle n'est jamais parvenue à oublier, la scène qui a fait de son frère l'esclave qu'il est maintenant.
Amara arriva rapidemant aux ruines du temple. Son frère devait être assis quelque part dans les décombres, gisant à ses côtés le cadavre sanglant et encore chaud de sa victime, comme à l'habitude. Sen n'avait pas ll'habitude de faire du travail propre comme elle le faisait, elle ne laissiat jamais de trace, touchant un point faible, laissant le moins de sang possible baigner les lieux du crime, quand elle tuait bien sur.
Elle entra dans les décombres, contournant quelques colones laissées là par terre, par la guerre. Puis elle enjamba d'autres débris divers avant d'apercevoir son frère. Elle alla s'asseoir à côté de lui, tranquilement comme elle avait l'habitude de le faire. au passage elle posa délicatement ses lèvres sur le front de son frère.

" J'ai encore parlé en ta faveur au maître ce matin... c'est pour ça qu'il m'a laissé venir te chercher. C'est sur qu'il avait autre choses à faire mais si je ne lui en avait pas parlé, il ne m'aurrait surement pas confié cette tâche... Tu pourrais faire un effort au moins... t'intégrer. Tu dois au moins essayer, je sais que c'est difficile pour toi mais ta vie n'en sera que meilleure après... S'il-te-plait, parle-s'en au moins au maître pour voir s'il veut te laisser une chance!"

Elle n'avait même pas laissé son frère placer un mot, de toute façon il ne l'aurrait pas fait. Elle le regarda doucement, les yeux pleins de tendresse et attendit qu'il ouvre la bouche.

Avant qu’Amara arrive, Haku semblait être dans sa bulle, concentré sur l’horizon. Le vent souffla un bon coup sur son visage et lui découvrit la tête de son capuchon. Les oreilles de Haku étaient basses. Le jeune homme se sentait vide.

*Est-ce que j’ai une place ici ? Quelque part ? Je suis une erreur peut-être, un intrus… Ma vie est une faute, mais il n’y a personne pour la corriger, sauf moi.*

Alors que Haku se disait qu’il était peut-être insignifiant, une larme coula sur sa joue. À peine eut-elle atteint son menton que le mi-chat fronça les sourcils, mécontent de se montrer aussi faible. D’un coup de patte, il effaça toute trace de la faiblesse qu’il venait de connaître, mais du coup, il se bâcla inconsciemment la joue d’une marque de sang séché dont ses mains étaient couvertes.

Haku entendit quelqu’un s’approcher, ses oreilles se dressèrent sur sa tête, mais son expression faciale demeura impassible. Haku s’attendait à se faire crier dessus par le Maître :

*Aller dépêche-toi bon à rien !*

Un soupir. L’homme de main tourna la tête, question de voir si c’était bel et bien le Maître qui venait vers lui, mais son mouvement fut arrêté par un baiser qu’il reçut sur son front. Un baiser d’une douceur telle que l’adolescent ferma les yeux un court instant. Il les rouvrit et découvrit Amara. Un petit sourire se traça aussitôt sur les lèvres de Haku ; un sourire doux, le sourire d’un enfant. Les yeux de Haku se mirent à briller en voyant Amara. Ils brillaient d’amour, un amour pur, sain, tout ce qu’il y a de plus vrai. Bref, au moment où il vit Amara, Haku devint Sen.

Sa sœur était assise à ses côtés et lui parlait de choses sérieuses. Lui, il regardait le paysage, mais écoutait attentivement les paroles de son aînée. Haku ne savait que répondre à tout ça. Par contre, il savait que même les paroles de sa sœur ne le décideraient point à vouloir une vie autre que la sienne, du moins pas maintenant. Il savait aussi que Amara lui parlait ainsi parce qu’elle l’aimait, mais malgré tout cela, l’unique réponse que Haku pu offrir fut de se rapprocher d’Amara et de poser sa tête sur son épaule. Il demeura muet un certain temps et se mit à tracer doucement, du bout d’une griffe, des formes quelconques sur un genou d’Amara. Haku réfléchissait. Il s’adressa à sa sœur au bout de quelques secondes et parla tout bas.

"Amara, y’a quelque chose à l’intérieur de moi qui se bat, je ne sais pas pourquoi… C’est comme un cheval sauvage qu’on ne peut pas amadouer, qui ne se laissera jamais amadouer, même par le plus patient et généreux de tous."

Haku avait cessé de tracer des dessins invisibles sur le genou d’Amara. Il avait replié ses genoux sur son torse et s’était blotti contre sa grande sœur. Lorsqu’il rouvrit sa bouche pour reprendre la parole, la voix qui en émana n’était plus qu’un faible chuchotement.

"Il y a Haku le combattant, celui qui tue, et puis il y a Sen, celui qui n’a pas oublié comment on aime et le dernier, c’est Sen Haku, et lui Amara, tout ce qu’il veut c’est se révolter. Seulement, je l’ai abandonné et pour ça, il ne veut plus me dire pourquoi la révolte agite son cœur comme ça…"

Haku s’était redressé. Désormais assis le dos bien droit, il regardait Amara de face. Tranquillement, Sen s’effaçait dans les yeux du garçon et Haku, le Haku du Maître, reprenait la place. Mais juste avant de partir, Sen demanda :

"Amara…tu…tu vas rester avec moi quand même hein ?"

Pauvre Haku. Peut-être est-il simplement en train de vivre un moment difficile de son adolescence ou encore, peut-être est-il seulement incompris de lui-même et des autres. Chose sûre, sa quête n’était pas terminée et ce n’est pas de si tôt qu’elle aboutirait.

Amara attendait toujours patiemment la réponse de son frère. Elle le connaissait trop bien pour penser qu'il lui répondrait sans réfléchir... Sen était comme ça, il réfléchissait toujours avant de parler à Amara, comme s'il avait peur de la blesser en lui répondant, comme s'il voulait trouver la formulation idéale pour exprimer ce qu'il ressent. Amara sentit alors les cheveux de son frère sur son épaule, et la douce chaleur qui les accompagnait. Cette chaleur rappelait tant de souvenir à Amara que pendant un moment elle se mit à rêvasser. Les douces nuits d'été qu'elle et Sen passaient dehors à regarder les étoiles et la lune, couchés l'un contre l'autre... Amara n'avait que 3 ans mais cette douce sensation de bien-être faisait ressortir, à ses yeus, ces images comme si elles étaient présentes. Le regret du passé. La hantise du futur. Tel est le lot des orphelins...

Le jeune demi-chat commença à lui parler des différentes facettes de lui-même; le Sen qu'Amara a toujours connu, celui qui sait comment aimer; Le Haku du maître, le guerrier, l'assassin sans scrupule; et Le Sen Haku, le révolté, celui que le jeune homme a abandonné et qui lui cache maintenant les raisons de sa révolte.

Amara savait très bien de quoi son frère parlait, ellesavait très bien ce qu'il ressentait, elle était passée par là elle aussi, mais elle ne préfèrait pas en parler, cette époque était révolue, l'époque de la petite fille docile, et celle de la petite fille effrayée. Amara a reprit les rennes de sa vie; elle s'est affirmée, ele se sent elle-même plus que jamais, plus femme, plus libre...

" Mon petit Sen... Je suis passé par là moi aussi tu sais," lui répondit-elle doucement." Je n'ai qu'un seul truc à te donner, écoute ton coeur et sois toi-même. C'est peut-être le chemin le plus hardu, peut-être que des gens vont te tourner le dos pour ça, mais n'oublie pas que moi... je serai toujours là pour toi, toujours là pour t'aimer, te supporter, je serai toujours dans ton coeur Sen."

Pendant son petit discours sur l'affirmation de soi, elle observa son frère, l'homme qu'il devenait et une larme coula sur sa joue, une larme de fierté.

" Tu deviendras l'homme que j'ai toujours pensé que tu serais Haku! Peut importe ton choix je te supporterai car je sais que si tu écoute ton coeur tu feras le bon. Je suis fière de toi petit frère, de ce que tu es et de ce que tu deviens..."

Amara sera longuement et tendrement son frère dans ses bras, lui caressant les cheveux. Elle aurrait tant aimé avoir un fils comme lui... elle ne lui a jamais dit, mais au fond elle l'admire...c'est le seul de la famille qui a eu assez de courage pour défendre les siens.

Ces des moments comme celui que Haku vivait avec sa sœur qui lui donnaient le goût de vivre et de trouver, lui aussi, un sens à tout ça. Les paroles d’Amara le réconfortèrent. Au fond, ils étaient semblables tous les deux. Leurs vies étaient étroitement liées ainsi que leurs esprits ; deux esprits libres. Haku buvait les paroles de sa sœur. Elles lui réchauffaient le cœur et il se sentait renaître en l’écoutant. Il se sentait bien parce que Amara lui disait qu’elle tenait à lui. L’unique personne à qui il tenait réellement, l’unique personne pour qui il ferait n’importe quoi lui disait qu’elle l’aimait et qu’elle était avec lui. Haku n’aurait pu espérer mieux.

Une minuscule chute d’eau s’échappa des yeux de la grande sœur de Haku. Lorsque Amara cessa de parler, le jeune homme approcha sa tête de celle de sa sœur, ferma les yeux et posa sur cette petite goutte d’eau un tendre baiser. Haku demeura dans les bras d’Amara et l’enlaça à son tour. Il n’y avait pas de mots pour interpréter ce qu’il ressentait en lui, alors il se contenta de se taire et de serrer sa sœur contre lui.

Au bout d’un moment, Haku desserra son étreinte et regarda Amara avec un large sourire au milieu du visage. Des sourires comme ceux-là sont rares en temps de guerre, mais le temps d’un instant, la guerre avait disparue.

D’un coup, le garçon retrouva son entrain. Il se leva d’un bond et se dirigea vers le cadavre. Les mains sur les hanches, il le regarda un instant en tapant du pied. D’une main, il pointa le pauvre homme.

"Non mais t’as vu ça! Il voulait pas mourir, le salop! J’ai dut lui défoncer la gorge! À cause de lui, ma camisole est tachée! C’était ma dernière qui était encore blanche!"

Haku se tourna vers Amara.

"J’suis pas doué comme toi, moi! J’suis pas aussi délicat!" En prononçant le dernier mot, Haku s’était légèrement déhanché et avait laisser tomber une main vers l’avant, question de rigoler et de narguer Amara. (tu vois l’image??? Du genre poignet cassé…)

Puis, d’un bond, il prit une position de combat et se mit à sautiller sur place. Le temps des paroles était révolu! Haku voulait jouer, il voulait bouger. Il était encore jeune et un peu gamin après tout…

"Un ptit un contre un sa te dit? J’me suis entraîné je t’avertis!"

Pour appuyer ses paroles, Haku exécuta un "flip salto arrière tendu", question d’impressionner sa sœur un peu. La figure était plutôt bien réussie, mais Haku manquait de finesse dans ses mouvements. Il revint vers Amara en donnant un coup de pied sauté. Une vraie boule d’énergie tout d’un coup! Le problème, c’est qu’il sous-estimait Amara… C’était quand même elle qui lui servait, très souvent, d’entraîneur.

Amara avait fermé les yeux, l'espace d'un instant, lorsque la larme avait coulé sur sa joue. Son petit frère était tout pour elle et il pouvait être certain qu'elle serait là pour lui, toujours. Amara sentit une douce chaleur sur sa joue, son frère venait de lui donner un baiser sur la joue. Elle le prit alors dans ses bras et il fit de même, lui entourant la taille.

*Il a grandi, il n'est toujours pas aussi grand que moi, mais il a grandi. Il va me dépasser bientôt, en grandeur comme en talent. Je me débrouille bien, mais lui va être excellent, il a du coeur au ventre, il est brave et honnête. Avec moi en tout cas.*

Les deux demis-chats se séparèrent. Haku affichait maintenant un grand sourire sur son visage d'ange. Amara en était ravie. La boule d'énergie qu'elle connaissait si bien était de retour. Il se mit à sautiller un peu partout, s'arrêta près du cadavre et lanca qu'il ne voulait pas mourir. Mais Amara ne voulait pas le savoir non plus, elle détestait quand son frère lui donnait des détails de son assassinat, mais il semblait apprécier le faire alors elle l'écoutait. Il dit aussi qu'il n'est pas aussi doué qu'Amara, pas aussi délicat.

" Tu n'es pas encore aussi doué, mais ça s'en vient... Je peux t'apprendre si tu veux, l'art de la subtilité."

Puis, son frère la provoqua en duel, en un contre un. Amara savait déjà qu'elle allait gagné, mais son cadet disait s'être entrainé. Pour le prouver, il effectua un «flip salto arrière tendu».

" Tu crois m'impressionner? et bien s'est raté" lui dit-elle en lui faisant une grimace. Il s'avança vers elle dans un coup de pied sauté très bien effectué. Mais il manquait de rapidité et Amara para très vite l'attaque, en roulant simplement sur le côté. son frère se retrouvait alors dos à elle, elle s'approcha très rapidement et lui chuchota à l'oreille:

" c'est raté, je croyais que tu pouvais faire mieux"

Amara adorait le provoquer, ça le forçait à tout donner, à se dépasser. Elle le poussa légèrement dans le dos pour lui montrer qu'elle aurrait déjà pu lui enfoncer ses griffes sous les omoplates, et elle attendit une riposte.

Le temps de le dire, Haku avait perdu Amara de vu. Il avait atterrit de justesse sur ses deux pieds, les griffes tendues. Elle l’avait évité! Il allait se retourner lorsqu’elle lui chuchota quelques mots à l’oreille. Haku fronça les sourcils. Elle le provoquait! Et bien elle le regretterait, c’est ce que le garçon se disait. Orgueilleux, il se battrait des heures durant pour prouver à sa sœur qu’il pourrait la prendre par surprise, elle aussi.

Rapidement, Haku riposta. Il se baissa et roula sur le côté. Il se releva d’un bond et se remit en position de combat, la tête légèrement inclinée vers l’avant. Il prenait ses airs menaçants, parce que là, vraiment, il était prêt. Enfin, c’est ce qu’il croyait.

"Tu me sous-estimes grande soeur!"

Il manquait peut-être de subtilité et de rapidité, mais Haku ne manquait pas de courage. Il fonçait jusqu’à épuisement total. Bien entendu, son orgueil y était pour quelque chose, mais tout de même, il fallait lui donner cette caractéristique que de n’avoir point froid aux yeux. On lui avait déjà dit que son orgueil finirait par causer sa perte, qu’il ne savait pas admettre la défaite, mais Haku n’apprenait pas par les paroles.

*Ne jamais lâcher sa proie...ne jamais lâcher sa proie...*

Il se mit à tourner tranquillement autour d’Amara, guettant sa proie. Ses pieds restaient près du sol, ses yeux ne lâchaient pas la jeune femme.

*Tu vas voir ce que tu vas voir grande sœur…*

Et HOP! Il était parti! Ses quatre pattes au sol le propulsaient à gauche puis à droite pour déjouer son ennemie. Une fois près d’Amara, Haku bondit une dernière fois pour agripper sa sœur. Serait-elle assez rapide cette fois?

Amar adorait se jouer de son petit frère, surtout quand ils se battaient. Ça le mettait dans une telle rage que dans ces moments là elle avait plus de misère à éviter ou parer ses coups. Sen bondit sur le côté dans une roulade ou peu brusque mais tout de même efficace. Il atterit sur ses quatre pattes, tournant autour d'Amara, la suivant du regard.

* Maintenant il devrait bondir d'un bord et puis de l'autre et quand il va être prêt il va sauter vers moi. *

Amara avait un gros avantage sur son frère, elle pouvait prédire chaque mouvement qu'il ferait, puisqu'il avait à peu près toujours la même tactique et que c'est elle qui la lui avait enseigner : Dérouter l'adversaire, frapper fort et clair, soumettre l'adversaire. Ce n'était pas du tout la techniqie qu'elle employait mais c'est celle qui allait le mieux à son frère, qui fonçait tête baissée dans l'action dès que l'opportunité se présentait pour le faire. Sinon, il se tapissait dans l'ombre et essayait de prendre sa proie par surprise, mais si sa proie avait de moindrement bonnes oreilles, il y avait toujours un bruit quelconque pour trahir Sen et le dévoiler aux yeux de l'adversaire. Bref, elle connaissait son frère mieux que quiconque.

Comme elle l'avait prédit son frère s'avançait vers elle en bondissant de gauche à droite. Amara ne fit pas un geste. Mais quand il sauta pour l'attrapper, la jeune femme qui l'avait vu venir mille lieux à l'avance n'eut qu'à pivoter sur elle-même, poussant le jeune sur les côtes pour l'éloigner. Mais Sen avait surement deviner sa tactique car il lui manquait maintenant un peu de peau sur l'épaule, et une petite coulisse de dang apparut rapidement sur sa peau, mais ce n'était qu'un blessure superficielle.

" Tu as fait beaucoup de progrès, avant tu n'arrivais même pas à me toucher... Tu es plus rapide et tu anticipe mieux, c'est bien, je suis fière de toi, mais je devrais t'apprendre l'art délicat de la subtilité, c'est plus efficace de ne pas laisser faire un pas à l'adversaire non?"

Elle avait poussée son frère au sol, mais le félin en lui avait atterit sur ses pattes, pas comme son orgueuil... La demie-chat fit le tour d'un des seules colones encore debout dans le temple, monta sur un bloc de pierre, fit un "flip avant" par dessus son frère, encore en train de se remettre debout, en passant sa main sur sa tête, griffes rentrées, pour éviter de lui faire mal.

" Tu es trop impulsif, prend ton temps laisse l'adversaire agir, ensuite tu pourra laisser ton impulsion passer..."

Elle se trouvait maintenant à quelques mètres de son cadet, attendant qu'il l'attaque.

[je m'excuse pour le retard. c'est dingue le cégep ces temps-ci... ]

Quoi!?! Il l’avait vraiment eut? Il avait touché Amara!?! Haku était drôlement fier de son coup! Alors l’entraînement n’avait pas servit à rien finalement! Cette minuscule victoire l’encouragerait à se surpasser encore plus. Haku adorait plus que tout tester ses limites à leur maximum, voir jusqu’où elles pouvaient le mener. Il avait besoin de ressentir le danger, l’épuisement total, la force qu’il avait l’impression de perdre alors qu’il restait, la plupart du temps, toujours une source d’énergie enfouie quelque part en lui. Haku s’épuisait souvent à en tomber parterre, mort de fatigue.

Tout ça, Amara le savait. Elle n’était pas sans savoir également que Haku était impulsif et manquait de subtilité. Une vraie féline cette grande sœur! Haku n’avait pas cette sensibilité aussi aiguisée qu’Amara possédait et donc, il était moins doué au jeu de deviner les ripostes de l’autre. Seulement cette fois-ci, il avait prévu le coup et avait touché Amara. Cela lui avait procuré une grande fierté, qui l’avait légèrement déconcentré.

*C’est pas fini!*

Et cela, Amara lui avait bien fait comprendre! Haku avait écouté ses conseils d’une oreille distraite, encore trop content d’avoir déjoué son aînée. En plus, elle avait dit qu’elle était fière de lui! Ça, il l’avait bien entendu, et maintenant, sa lui trottait dans la tête.
Et BAM! Le voilà qui tombait vers le sol. De justesse, ses pattes amortirent le choc et Haku évita de se salir le visage, déjà assez malpropre comme ça…

"Hey!"

Mais c’était juste, elle l’avait eut et il avait été distrait. Il devait être plus attentif, plus à l’écoute. Tout de même, la fierté du jeune homme venait d’en prendre un coup! Il finit par se relever, regarda Amara d’un air mécontent et reprit la position de combat.

*Trop impulsif, trop impulsif… M’en fiche!*

C’était un nouveau départ! Haku fonçait droit sur Amara, le corps penché vers l’avant les bras collés sur son corps. Sa main droite était prête. Ses griffes étaient dressées et il attendait le bon moment pour attaquer. Une feinte, voilà une option! Il dressa une patte, toute griffes sorties, mais au dernier moment, il baissa la patte, roula sur le côté pour se retrouver dans le dos d’Amara et finalement, il tenta de planter sa main entre les omoplates de la jeune femme, évitant de lui faire mal cette fois.

[Je sais que c'est dingue! moi aussi je suis dans le rush ]

Amara avait bien réussi, elle avait fait gonfler l'orgeuil de son petit frère et ensuite elle l'avait distrait en lui disant qu'elle était fière de lui. Elle était réellement fière de lui, mais c'était quand même le seul moyen de le distraire efficacement qu'Amara avait trouvé.

*Bon, maintenant qu'il a essayer de me dérouter sans grnd succès, la seule option qui lui reste c'est la feinte et si ça ne marche pas, il va surement foncer tête baissée sans réfléchir plus qu'il ne faut à la tactique à utiliser... Il se remet en position de combat, il va foncer sur moi. Je dois juste faire un pas sur le côté quand il va essayer de passer dans mon dos, ensuite je n'aurrai plus qu'à parer ou esquiver son attaque, en tout cas j'espère...*

Effictivement, son jeune frère fonça droit sur elle, patte levée, griffes sorties. Amara lui laissait croire que sa feinte avait marché et esquiva la fausse attaque de griffes, se préparant à bloquer celle qui viendrait dans son dos. Quand le jeune croisé-chat se retrouva derrière elle, elle se retourna brusquement et attrappa sa main avant même qu'elle ne touche son dos. Elle glissa son bras sous le sien, lui fit une clé de bras et l'ogligea à se coucher par terre. Puis elle s'assit sur son dos.

" Tu sais bien que je te connais trop par coeur pour que tu réussisses à me battre Sen, c'est inutile, j'avais prévu avant même que tu te relève ta prochaine attaque et comment la parer. Il va falloir travailler différentes tactiques de combat, sinon tous tes adversaires vont finir par connaître la tienne et faire comme moi, s'asseoir sur toi comme si tu n'étais qu'un insecte. Mais tu t'es améliorer beaucoup depuis que tu as commencé à t'entrainer avec moi petit frère..."

La jeune femme se releva, lacha le bras de son frère et l'aida à se relever, se tenant tout de même sur ses gardes, pour éviter qu'il ne la prenne par surprise.

[HJ : je suis désolée de squatter mais je m'ennuie un peu toute seule dans mon post.... J'essayerais de poster cette semaine dans mon IUT pour suivre le dialogue et pas vous laisser en plan après deux messages...]

Seï marchait depuis longtemps déjà. Elle avait parcouru un peu du territoire Soul et désirait à présent trouver une auberge. Elle ne voulait pour cela pas franchir les murs de la cité dictatoriale, doutant de recevoir un acceuil chaleureux. Son sens de l'orientation ne lui servait ici à rien puisqu'elle ignorait s'il existait un endroit où passer la nuit du côté des rebelles. La jeune croisée allait se décourager lorsqu'elle aperçut deux personnes visiblement entrain de se battre. Cela ressemblait à un amusement vu de loin et Seï ne sentait pas la peur qui d'habitude envahit et pollue l'atmosphère.

*Bien... Attendons qu'ils aient terminés pour s'approcher...*

La rôdeuse s'arrêta et regarda instinctivement derrière elle. Une louve blanche la suivait et accéléra pour la rejoindre. Quand l'animal fut auprès d'elle, Seï lui gratta le haut du crâne tendrement. Il ne lui fallut qu'un instant pour se dire que la présence d'Imala pourrait peut-être effrayer les deux jeunes gens. Elle désigna un point éloigné du couple :

"Va Imala. Va-t'en !!!"

Son ton résigné et son attitude permirent à la louve de comprendre le message à la perfection, elle s'éloigna en trottinant. Rien d'étonnant, Imala était un peu comme une soeur pour la croisée. Enfin, Seï se remit en marche et interpella la femme qui tendait la main à son compagnon.

"Excusez-moi. Je me nomme Seï. Seriez-vous de Soul par hasard ?"

"Toujours être polie lors d'une première rencontre". La jeune femme avait bien retenue ses leçons. Cependant, elle n'était pas très proche de la femme et son jolie sourire n'était pas encore apparue sur son visage pourtant détendu. Une forme de méfiance naturelle dont elle ne pourrait jamais se séparer, et qu'illustraient bien ses yeux gris teintés d'interrogations.

Amara tendait toujours le bras à son frère, mais bien sûr, orgueilleux comme il est, il ne la pris pas et se releva d'un bond, de sa grâce toute féline. Soudain Amara entendit des pas sur le sol, mais rien d'humain, un animal, qui trottait. Elle s'arrêta fit signe à son frère de garder le silence et approcha doucement. Quand elle se rendit compte que ce n'était ni un soldat de la dictature, ni le maître, ses muscles se relâchèrent. La dernière fois qu'il les avait pris, elle et Haku, à s'amuser, ils n'avaient pas pu s'entraîner ensemble toute une semaine, ni même se voir. C'est vrai que Haku lui avait un peu déplu cette semaine là...

La jeune femme qui s'approchait avait les traits d'une humaine, mais au fur et à mesure qu'elle avançait, tout d'elle, sa démarche, ses yeux et même l'odeur canine qui se dégagait d'elle sautèrent aux yeux et au nez d'Amara. Bien sûr comme tout les félins elle s'avait très bien distingué l'odeur canine, mais elle avait appris à respecter les chiens, comme les croisés et les loups, puisque certains rebelles étaient des mi-hommes mi-chiens. Lorsqu'elle fut assez proche, la demoiselle lui demanda si elle était de soul. Amara n'avait jamais vu quelqu'un de si poli depuis des lunes et elle se demandait bien se qu'une jolie jeune dame pouvait bien faire dans les ruines de ce temple.

"Oui, je suis bien de Soul. Que puis-je pour vous?"

Amara reprenait le ton poli de son interlocutrice, habituer de prendre les manières de ceux qu'elle rencontre, pour mieux les amadouer. Après tout elle avait été élevée en guerrière, en assassin. Amara avait pendant un moment complètement oublié qu'il y avait un cadavre qui trainait non-loin, et elle espérat pour son frère que la requête de la croisée n'aille pas en ce sens.

Seï observait toujours le couple se tenant en face d'elle. Elle avait bien sûr deviné leur nature de croisé. Il faut dire qu'ils ne le cachaient pas : leurs oreilles de félins étaient dressées sur leurs têtes, fières d'être à l'air libre. Celles de Seï se dissimulaient sous son capuchon, mais ce n'était certainement pas par honte, sinon pour éviter des ennuis. Les hommes n'étaient parfois pas très tolérants envers ceux différents de leur race.

*Je n'aurais pas de problème avec eux sur ce point là, ils sont comme moi après tout."

Comme la jeune femme lui répondait avec politesse, Seï osa un rapide et discret sourire, de satisfaction car enfin elle rencontrait quelqu'un de la région, mais aussi de plaisir car son interlocutrice n'était pas dépourvie de gentillesse à prime abord. Cependant, tout n'était pas gagné, les gens cachant leur vrai nature foisonnaient aux alentours de la cité dictatoriale. La haine et la guerre rampaient dans les coeurs de tous, en corrompant certains. Seï avait vécue avec cela...

"Et bien... je viens de faire un long voyage et je dois dire que la fatigue se fait sentir... Connaissez-vous un endroit où je pourrais passer la nuit ?"

La croisée n'avait pas précisée qu'elle ne désirait pas passer du côté de la dictature. En fait, cela lui parraissait presque logique : elle vagabondait depuis quelques temps déjà, inutile donc de se présenter devant des portes qui ne s'ouvraient pas aux rôdeurs...